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WE

Arcade Fire

Pistes :

  1. Age Of Anxiety I
  2. Age Of Anxiety II (Rabbit Hole)
  3. End Of The Empire I-IV
  4. The Lightning I, II
  5. Unconditional I (Lookout Kid)
  6. Unconditional II (Race and Religion)
  7. WE

Musiciens :

Win Butler (guitare, chant) - Régine Chassagne (batterie, chant, accordéon, piano,…) - William Butler (claviers, basse, percussions) - Timothy Kingsbury (guitare, basse) - Richard Reed Pary (organ, claviers, guitare) - …

Chronique :

Arcade Fire a offert quatre premiers disques éclatants. Son premier album, Funeral était la quintessence d’une pop indé grandiose et luxurieuse, armée de chansons épiques et sans concession. Neon Bible reprenait le flambeau en passant le difficile cap du second album (merci pour les poncifs !). The Suburbs entraînait le groupe sur les traces d’un folk hybride et d’une pop dansante. Reflektor, lui, ramenait de la sophistication et un son eighties plus prononcé. Difficile de faire mieux que ce premier quartet d’esthètes.

Seule ombre au tableau, un cinquième album bien moins inspiré et moins inspirant, dont la faiblesse principale résidait dans des compositions plus faiblardes. Pas mauvais. Pas génial. Mais il avait la vertu, à nouveau, d’effectuer une autre proposition !

Ce sixième album, WE, marque un premier tournant. Will Butler, frangin de Win, a quitté le groupe après avoir enregistré l’album. Que dire ? Rien. Un groupe vit et évolue. Dont acte. Mais à l’avenir, ça sera certainement un tournant. Plus que jamais, Win Butler et Régine Chassagne sont aux commandes, la plupart des chansons ont été écrites par le couple durant le confinement, séparé du reste du groupe. WE porte ce paradoxe, à la fois pourvu d’envolées progressives et dansantes (« Age Of Anxiety (Rabbit Hole) », « The Lightning II », « Unconditionnal II »), de folk introspectif et épuré (« WE »). Les conditions de composition, notamment enfermés à deux, redonne un travail d’alchimie entre les voix et un relief au chant, à chacun son style, mais avec une belle synergie. C’est par ailleurs dans cet exercice d’épuration qu’Arcade Fire compose ici ses plus belles réussites (« End Of Empire I-III », « End Of Empire IV (Sagittarius A*). C’est aussi le façonnage de Nigel Godrich (emblématique producteur de Radiohead) sur ce genre de chansons qui libère les particules et qui redonne de la profondeur à Arcade Fire.

Seule ombre au tableau de cet album très resserré (7 titres, 40 minutes !), les envolées musicales qui s’autoparodient parfois, sans être au niveau de leurs mythiques modèles épiques, « No Cars Go », « Black Mirror », « Ready To Start » et autre « Reflektor » (passons sur l’immense Funeral).

Jean

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