Things Take Time, Take Time
Courtney Barnett
Pistes :
- Rae Street
- Sunfair Sundown
- Here's The Thing
- Before You Gotta Go
- Turning Green
- Take It Day By Day
- If I Don't Hear From You Tonight
- Write A List Of Things To Look Forward To
- Splendour
- Oh The Night
Musiciens :
Courtney Barnett (basse, batterie, guitare, piano, claviers, chant, …) - Stella Mozgawa (basse, batterie, claviers, …) - …
Chronique :
Rappelez-vous, « il n'est de véritable déception que de ce qu'on aime, et je n'aurais absolument pas la force de supporter d'être déçu par ce que j'aime. » disait l’écrivain Georges Bernanos. Courtney Barnett est de ces artistes qu’on aime pour leur fraîcheur, leur vérité profonde, cette authenticité dont le terme est aujourd’hui galvaudé.
Avec son premier album Sometimes I Sit and Think, And Sometimes I Just Sit, sorti en 2015, la jeune australienne dégageait une fraîcheur et une énergie très singulière. Ses traits d’humour et ses textes bourrés d’ironie servait une musique aux confluents du grunge, de l’indie borné d’un côté par Nirvana et de l’autre par le Velvet Underground… vous voyez le topo ?
Dans la foulée, deux ans plus tard, elle s’acoquine avec Kurt Vile, le temps d’une disque comète Lotta Sea Lice, en plein dans le mille, parfaitement réussi.
Puis Tell Me How You Really Feel perd un peu de cette fraîcheur… avant que ce Things Take Time, Take Time ne confirme ce sentiment. Exit la fougue d’un « Pedestrian At Best », ce troisième album est une petite collection sage de balades et chansons mid tempo un brin monotones. Où est le coup de Fender bien tranchant ? L’oscillation ample entre l’esprit corrosif et la beauté d’une balade épurée ? Ce n’est plus un trail, c’est une balade champêtre, quasiment de bout en bout… Cette insouciance perd de son esprit juvénile (elle mûrit mon vieux, elle mûrit !) mais surtout de sa fougue et de sa singularité. Sorry about that mais ce disque est assez platonique et peu de chansons marquent leur époque comme « Pedestrian At Best » ou « Three Packs A Day ». L’album est co-produit par elle-même et Stella Mozgawa (Warpaint) et cette production est également plus léchée, aux angles arrondis… étonnamment, moins de personnalité.
On peut donc être déçu par CEUX qu’on aime. Sur un plan purement artistique bien-sûr.
Jean
