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Blackstar

David Bowie

Pistes :

  1. Blackstar
  2. ‘Tis A Pity She Was a Whore
  3. Lazarus
  4. Sue (Or In a Season of Crime)
  5. Girl Loves Me
  6. Dollar Days
  7. I Can’t Give Everything Away

Musiciens :

David Bowie (chant, guitares, arrangements) - Donny McCaslin (flûte, saxophone) - Ben Monder (guitare) - Jason Lindner (piano, claviers) - Tim Lefebvre (basse) - Mark Guiliana (batterie, percussions) – Tony Visconti (arrangements, production)

Chronique :

Une discographie surabondante, des ondulations créatives incessantes, des expérimentations opulentes et des idées luxuriantes. La longue carrière de David Bowie aura marqué profondément le rock & roll (et tout ce qui gravite autour) de son sceau distinctif jusqu’à prendre fin le 11 janvier 2016, trois jours après son soixante neuvième anniversaire, trois jours après la sortie de Blackstar. Quelle ironie. Pour autant, n’y voyez aucune complaisance dans cette chronique, la sentence eut été la même quatre jours plus tôt.

Près de trois ans après son retour discographique avec The Next Day (qu’il aura fallu attendre 10 ans !), un disque plutôt ancré dans la tradition de ses albums début 70’s, le Thin White Duke refond une nouvelle fois son modèle. Place au pop art, place au jazz, place au rock débridé. Blackstar n’a rien d’encadré, rien de figé, rien de prévisible. Pour preuve, le premier titre éponyme, morceau fleuve de plus de neuf minutes, qui synthétise déjà toutes ses élucubrations mélodiques. Une longue intro de jazz électro oppressante laisse place à un intermède plus léger, presque angélique. Une chanson dingue.

Si Bowie a bien entendu travaillé avec Tony Visconti, il s’est également entouré d’un nouveau groupe, des jazzmen chevronnés – et c’est un euphémisme – piochés au 55 Bar, un jazz club réputé de New-York. Le résultat est clairement long à assimiler, complexe et loin du côté intelligible de The Next Day. Il demande de la persévérance, de la tolérance et de l’ouverture. A ceux qui sauront s’y astreindre, Blackstar offrira des moments de grâce, des déluges grandiloquents de saxophones de « ‘Tis A Pity She Was a Whore », des envolées vocales poignantes de « Lazarus », des promenades jazzy de « Dollar Days » au diamant final taillé à la pointe du manche de Ben Monder.

Blackstar est une épopée rock à lui seul, un modèle de bravoure, un épilogue logique d’une carrière hors norme.

Note Rocklegends : 4 /5

Jean Jean

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