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The Next Day

David Bowie

Pistes :

  1. The Next Day
  2. Dirty Boys
  3. The Stars (Are Out Tonight)
  4. Love Is Lost
  5. Where Are We Now?
  6. Valentine’s Day
  7. If You Can See Me
  8. I’d Rather Be High
  9. Boss Of Me
  10. Dancing Out In Space
  11. How Does The Grass Grow?
  12. (You Will) Set The World On Fire
  13. You Feel So Lonely You Could Die
  14. Heat Musiciens : David Bowie (chant) - Tony Visconti (production) - Earl Slick (guitare) - Gerry Leonard (guitare) - David Torn (guitare) - Gail Ann Dorsey (basse) - Zachary Alford (batterie) – Tony Levin (basse) - Steve Elson (saxophone) - … Critique : Capable de suicider Ziggy Stardust sur scène ou de disparaître durant des années qui ont semblé être des siècles, Bowie est définitivement un démon génial du marketing. Un fin stratège qui maîtrise parfaitement les rouages du système. Laissé pour mort (ou presque) avant d'être laissé-pour-compte, l'élégant Thin White Duke réapparaît le 8 janvier 2013 (jour de ces 66 ans) avec une sublime chanson dramatique qui annonce, comme un coup d'éclat, un nouvel album que plus personne n'espérait. Fascinant, Bowie a protégé son secret (à coups de clauses de confidentialité et d’une bonne dose de loyauté) un album confectionné avec l’aide de trente-cinq personnes, musiciens et techniciens, sans fuite ni rumeur. Prodigieux à l’heure des réseaux sociaux et de la fibre optique… Presque suicidaire, Bowie ne donne ni interview ni concert pour soutenir la sortie de The Next Day. Tout ce qui est rare est cher, n’est-ce pas ? Juste quatorze titres puissants et distingués, comme une renaissance. Mais peut-on vraiment parler de renaissance ? Il y a peu d’artistes caméléons comme Bowie, monomane de l’expérimentation, baron d’honneur de l’avant–gardisme. Mais à l’âge presque légal de la retraite, Bowie semble pour une fois avoir mis un rapide coup d’œil dans le rétro. La prise de risque n'est donc pas dans l'expérimentation mais bel et bien dans l’hommage à son propre passé caché derrière cette pochette intrigante, repiquée du mythique Heroes de 1977. Car The Next Day est clairement serti de références plus ou moins feutrées à son œuvre. Le glam « Bolanien » de « Valentine’s Day » renvoie formidablement à son « All The Young Dudes » offert à Mott The Hoople. « Where Are We Now » et son atmosphère brouillardeuse renvoie à son époque berlinoise. Les quelques coups de batterie à la fin de l’émouvante « You Feel So Lonely You Could Die » renvoient à l’intro du « Five Years » de 1972. Pas de fétichisme ni de triomphalisme, juste quelques touches maquillées pour faire le lien entre ses vingt cinq albums et presque autant de styles arpentés. Plus vivant que jamais, Bowie décline ici un répertoire incroyablement rock, puissant et tranché, presque binaire. Déroutant aux premières écoutes, The Next Day s’ouvre petit à petit, livrant à la fois un chant fragile mais pas vieillissant, des morceaux solides et léchés magistralement joués par un groupe d’habituels bras droits tueurs à gages (Gail Ann Dorsey, Earl Slick, Zachary Alford,…). Car une nouvelle fois, personne n’attendait Bowie à cet endroit… mais lui-même rappelle malicieusement « Here I am, not quite dying ». Jean Jean

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