Goodbye Small Head
Ezra Furman
Pistes :
- Grand Mal
- Sudden Storm
- Jump Out
- Power of the Moon
- You Mustn't Show Weakness
- Submission
- Veil Song
- Slow Burn
- You Hurt Me, I Hate You
- Strange Girl
- A World of Love and Care
- I Need the Angel
Musiciens :
Ezra Furman (chant, guitare) – Ben Joseph (claviers, guitare) – Jorgen Jorgensen (basse) – Sam Durkes (batterie)
Date de sortie :
16 mai 2025
Chronique :
Ezra Furman signe un septième album solo viscéral, écrit en plein chaos physique et mental. Le disque oscille entre crise existentielle, maladie inexpliquée et saturation émotionnelle… elle explore la perte de contrôle sous toutes ses formes, mystique, amoureuse, sociale.
Goodbye Small Head est un album très cinématographique, lancé par « Grand Mal », morceau introductif en forme de BO d’un biopic dramatique. Un album à la fois punk, garage et traversé par d’autres courants musicaux, porté par une production à fleur de l’âme. C’est une œuvre sublime, parfois magnifiquement désespérée (« Sudden Storm » touche au sublime), qui pioche intelligemment chez les Stones ou le Velvet (« Power Of The Moon »), qui rénove et modernise le rock garage (« You Mustn’t Show Weakness »), qui déstructure le blues (« Submission ») et joue sur la grandiloquence des arrangements (« Slow Burn ») pour dramatiser cette pièce de douze fragments brûlants.
Goodbye Small Head fait partie de ces rares albums, minutieusement pensés – quasi maniaques – dans ses textes, dans ses compositions, dans ses arrangements, ses cordes jusque dans son chant profondément habité et déchirant sur chaque morceau. Ecoutez par exemple « You Hurt Me I Hate You », modèle de chant, fragile et sublime. Il faut comprendre ce disque comme un exutoire par les mots, comme pour partager son désespoir et ses expériences, comme pour les enfermer et s’en débarrasser. Mais avec tant de beauté et de sublime, il sera quasi impossible qu’il sombre dans l’oubli.
L'album s'achève sur « I Need The Angel », un brûlot féroce au riff gras et au piano déglingué. On entend volontairement Ezra Furman à bout de souffle sur la fin... tellement réaliste.
Jean