I’m Not Sorry, I Was Just Being Me
King Hannah
Pistes :
- A Well-Made Woman
- So Much Water So Close To Drone
- All Being Fine
- Big Big Baby
- Ants Crawling on an Apple Stork
- The Moods That I Get In
- Foolius Caesar
- Death of the House Phone
- Go-Kart Kid (HELL NO!)
- I’m Not Sorry, I Was Just Being Me
- Berenson
- It’s Me and You, Kid
Musiciens :
Hannah Merrick - Craig Whittle
Chronique :
Le niveau de maturité d’I'm Not Sorry, I Was Just Being Me, premier album du binôme liverpuldien, est juste sidérant. Rencontrés au hasard d’un scène ouverte à l’université, le coup de foudre de Craig Whittle pour la voix de la galloise Hannah Merrick est immédiat. C’est par la suite, en travaillant dans un bar que le duo modélise son style cousu main de fil blanc et de barbelés.
I'm Not Sorry, I Was Just Being Me est l’alchimie parfaite entre mélodies exquises et sonorités brutales. Les deux britanniques puisent dans le folk américain et le rock alternatif des années 90, de la trip-hop de Portishead à l’ambivalence de PJ Harvey en passant par ces guitares bruitistes caractéristiques du début de la décennie. Le dialogue incessant de ce piano éthéré et des riffs carnassiers offre des incantations pleines de sens et d’une beauté presque gothique. Parmi elles, « Go-Kart Kid (Hell No !) » peut devenir une chanson culte, pas hymnesque, non, mais iconique. C’est l’archétype de la chanson dantesque, amorcée par une guitare qui pose l’ambiance caverneuse, presque grave, transcendée par le chant énigmatique et hypnotique d’Hannah. Cette mélodie obsède, possède, avant de tout faire voler en éclat sur un final complètement sulfureux.
Le duo est également très à l’aise dans du blues syncopé et poisseux (« All Being Fine »), dans les ballades manichéennes, tour à tour sombres et lumineuses (« The Moods That I Get In ») et dans la pop puissante et déchirée (« It’s Me And You, Kid »). La voix nonchalante mais très habitée d’Hannah est l’une des clés de cet esprit hypnotique qui règne tout au long de cet album… Ce premier album est largement à la hauteur de l’attente, très underground, qui accompagnait sa sortie.
Jean
