Banks
Paul Banks
Pistes :
- The base
- Over my shoulder
- Arise, awake
- Young again
- Lisbon
- I'll sue you
- Paid for that
- Another chance
- No mistakes
- Summertime is coming
Musiciens :
Paul Banks (guitare, chant) - …
Critique :
Pour son deuxième album - et le premier assumé sous son véritable patronyme - le leader d'Interpol livre une œuvre contemporaine, entre structure et déstructure. Mesure et démesure. Une beauté froide nordique digne des hivers new-yorkais où le gel se heurte à la grandiloquence des lieux. Le disque est d'autant plus surprenant que, malgré une voix unique définitivement liée à Interpol, Paul Banks se dessaisit de son groupe pour servir un disque finalement assez différent. Différent et bien meilleur que les dernières livraisons d'Interpol...
Les mélodies sont pleines et enveloppantes, les arrangements sophistiqués et maniérés comme il faut. On retrouve toujours les atmosphères paranoïaques et suffocantes chères à Paul Banks (« Over My Shoulder », des nappes synthétiques vibrantes (« Arise, Awake ») et d’habiles mélodies pop urbaines (« Young Again »). Le travail est impressionnant, tout est chiadé à la virgule près pour servir cette voix inimitable. Chaque petite note de guitare, chaque son vaporeux, chaque petite montée en puissance inattendue, tout est surprenant et tellement bien vu. Mais le plus ahurissant reste ce sentiment indécent d’euphorie malgré la grisaille enveloppante et l’oppressant décor.
Pour toutes ses raisons, l'album a besoin de temps et surtout de ne pas brûler les étapes. Du temps pour être décortiqué, pour être analysé, pour laisser exploser ses arômes et pour être digéré. Une fois le cycle terminé, Banks se révèle être l'une des plus belles réussites de l'année.
Jean Jean