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The New Abnormal

The Strokes

Pistes :

  1. The Adults Are Talking
  2. Selfless
  3. Brooklyn Bridge to Chorus
  4. Bad Decisions
  5. Eternal Summer
  6. At the Door
  7. Why Are Sundays So Depressin
  8. Not the Same Anymore
  9. Ode to the Mets

Musiciens :

Julian Casablancas (chant) - Nick Valensi (guitare) - Albert Hammond Jr (guitare) - Nikolai Fraiture (basse) - Fab Moretti (batterie)

Chronique :

Dès qu’il s’agit d’un album des Strokes, l’attente est toujours irrémédiablement de mise. Il faut dire que le précédent, Comedown Machine, date de 2013 ! Entre temps, les discordes ont germé avant de s’effacer doucement. Le groupe a bien sûr ses détracteurs mais il lui reste un gros crédit auprès des amateurs de rock pour une raison évidente : outre l’impact phénoménale de This Is It sur la résurgence du rock à l’essor du nouveau millénaire, les new yorkais n’ont jamais sorti un mauvais album, le genre de disque déshonorant. Pas tous au même niveau, certes, mais aucun ne ferait honte à Tonton Mitchell à Thanksgiving ou aussi pâle figure que le dernier Black Keys en date, Let’s Rock.

The New Abnormal perpétue donc cette tradition. Derrière la splendide œuvre de Basquiat, Bird On Money, se dévoile un album attachant à double détente. La première écoute dévoile déjà un nouveau marqueur de ce disque : ici, aucune urgence mélodique, jamais Casablancas ne s’égosille. Au mieux, le disque s’envole sur quelques titres dansants bien branlés au spectre eighties embarquant des synthés généreux (le terrible morceau d’ouverture « The Adults Are Talking » ou « Brooklyn Bridge To Chorus »). La construction mélodique mérite à nouveau ce qui a fait la réputation du groupe. Même les ballades au premier abord les plus classiques (« Selfless ») ou les plus modernistes (« Why Are Sundays So Depressing ») bénéficient d’un travail de haute couture sur les guitares avec ce style ultra personnel d’Albert Hammond Jr et Nick Valensi. « At The Door » marque même l’un des grands titres synthétiques du disque. Le chant de Casablancas est saisissant, peut-être le meilleur qu’il ait jamais proposé. Posé, varié, utilisant toute son amplitude, il accompagne parfaitement ces chansons contrastées. Autre fait marquant, la production confiée à Rick Rubin. L’immense barbu est plutôt reconnu pour mettre sa patte sur des blockbusters lourds (AC/DC, Aerosmith, Red Hot Chili Peppers, Metallica) ou du hip hop (Run DMC, Public Enemy, Eminem). Mais rarement la production d’un album des Strokes n’a été aussi lisible et puissante.

Tout n’est pas absolument mémorable, soyons lucide. Mais ces 9 chansons se consument à petit feu et demandent une deuxième lecture, elles exigent les écoutes répétées pour en maîtriser les subtilités. Sans quoi, elles peuvent laisser des lendemains difficiles.

Jean

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