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Heaven To A Tortured Mind

Yves Tumor

Pistes :

  1. Gospel For A New Century
  2. Medicine Burn
  3. Identity Trade
  4. Kerosene!
  5. Hasdallen Lights
  6. Romanticist
  7. Dream Palette
  8. Super Stars
  9. Folie Imposée
  10. Strawberry Privilege
  11. Asteroid Blues
  12. A Greater Love

Musiciens :

Yves Tumor (chant, multi-instrumentiste, production) - …

Chronique :

Sean Bowie, alias Yves Tumor, est connu comme un producteur de musique électronique expérimentale. Mais c’est aussi et avant tout, un multi-instrumentiste tentaculaire capable de jouer de la basse, de la guitare, de la batterie entre autres, à un niveau stratosphérique.

Troisième album solo, ce Heaven To A Tortured Mind n’a jamais aussi bien porté son nom. Ceux qui connaissent le natif de Miami savent qu’il aime amalgamer les sons, détricoter les styles pour créer une alchimie hallucinante, quasi hallucinogène, sur des albums au final ultra sophistiqués. Dernière une production ultra léchée mais qui ne manque pas d’âme, Yves Tumor fusionne à volonté et sans limite le hip hop, la pop, le rock, la soul, l’électro, le funk et toute une constellation de styles. Toute la subtilité réside dans l’idée qu’aucun de ces styles n’en cannibalise un autre.

Techniquement, c’est de haute volée, complexe, ce disque a pour fil conducteur une basse ultra groovy. Sorte de barre d’armature, elle soutient les fondations et toutes les explorations à foison. Autre fil conducteur, malgré le grand écart stylistique, le R&B semble envoûter chacune de ses onze chansons. Presque à lui seul, « Gospel For A New Century » synthétise toute cette matière, ce groove lunaire et ce travail. Mais ça serait oublier que le quatuor d’ouverture est juste spectaculaire, jusqu’au single « Kerosen ! » chanté au côté de Diana Gordon, chanson incroyable que Prince lui-même n’aurait pas renié. La suite vaut aussi son pesant de cacahuètes, ces grooves futuristes (« Dream Palette », « Asteroid Blues ») et ces ballades alambiquées (« Super Stars ») jusqu’au très bel épilogue (« A Greater Love ») qui referme le livre d’un album dingue.

Sans prévenir, Heaven To A Tortured Mind représente presque à lui seul l’ultra modernisme d’une musique inclassable, qui puise insolemment dans l’histoire pour façonner le futur. Addictif.

Jean

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