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Anna Calvi - La Cité - 30.09.2011

Crédit photo : Anna Calvi lors de sa tournée 2011 Date et lieu : Salle de La Cité, Rennes – 30 septembre 2011 Live report : Il ne suffit pas d'avoir du talent pour jouer dans la cours des grands. Il ne suffit pas non plus d'avoir une voix grandiose ou un jeu de guitare épatant. Mais lorsqu'on conjugue les dons comme on enfile des perles, forcément, là... Après avoir sorti un disque acclamé et égrené ses excellentes chansons sur les scènes des grands festivals et d'un paquet de salles françaises, Anna Calvi faisait escale à la salle de La Cité de Rennes, ancienne Maison du Peuple. Un millier de places et une salle presque comble pour la diva rock londonienne. L'occasion était trop belle d'aller juger sur pièce. Anna Calvi arrive donc, lumières jaunes braquées sur sa chevelure ondulée, chemisier rouge et talons aiguilles genre femme fatale. Telecaster à la main, elle force d'entrée le respect et impose naturellement un religieux silence de l'auditoire - qui voudrait en perdre une miette ? - avec l'intro de « Rider To The Sea » sur sa guitare bourrée de reverb'. A ce moment là, un mètre cinquante plus bas, je flashouille la belle, Canon à la main, pendant que quelques ados attardés (25-28 berges...) m’irritent les tympans à coups de déclaration d'amour tout droit sortie d'un mauvais épisode d'Hélène et Les Garçons (pléonasme chers amis...). Il faut bien que jeunesse se passe... Faut dire, la bière sans alcool, ça tape. Bref, l'heure et quart qui va suivre sera une succession de moments de recueillement et d'envolées lyriques. Dans une configuration minimaliste, tant au niveau du groupe (batterie / accordéon valise) que des effets de lumière, Anna, resplendissante et concentrée, est au centre d'un univers pourtant très théâtrale. Une tendinite au poignet gauche la force à laisser son roadie, bien courageux, la suppléer à la guitare sur quelques titres. Certes, l'habile doublure du soir n'a pas le jeu ruisselant de l'italo-anglaise mais lorsqu'elle doit prendre ses responsabilités, Anna ne se dérobe pas. Sa Telecaster brille par sa puissance, ses soli hargneux arrachent les frissons espérés et sa voix habitée portent ses compos dans une autre dimension. Une gonzesse qui fait du rock bon dieu ! Et qui sait déjà y faire en plus... Timide mais captivante, elle exerce une sorte de fascination sur l'auditoire. Sans faire de vague, elle décline tranquillement son rock précieux en quelques impulsions soniques (« Blackout »), jouant le chaud et le froid durant près de dix minutes (« Love Won’t Be Leaving » et son solo bruitiste) ou reprenant ici TV On The Radio (« Wolf Like Me ») et là Edith Piaf sur le brillant final de « Jezebel » dans la langue de Molière. Respects Madame. Jean Jean

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