logo

Arthur H - Armorica - 09.03.2019

Date et lieu :

Armorica, Plouguerneau (29) - 09 mars 2019

Live report :

Un soir d’hiver sur la RN165. Nous laissons Brest en toile de fond, derrière le haillon, en route pour Nantes, Naoned (débat du jour : Nantes est-elle en Bretagne ? Vous avez trois heures !). Il fait gris, il pleut, les gosses sont agités. Toutes les conditions sont réunies pour passer 3 heures de folie…

Deezer nous tend les bras. Je glisse subrepticement « Assassine De La Nuit » en fond, incognito. Comme un hasard qui n’en est pas un. Les premières notes de piano raisonnent avec cet éclat inimitable. Cette voix, rauque et soyeuse marmonne « Oh, tues-moi encore, oh tu me tues, assassine de la nuit ». C’est beau, je suis immergé… dans quelques jours, nous irons voir Arthur H en concert ! D’un coup, la sentence s’abat sur moi, dans mon propre camp : « Je ne suis vraiment pas fan, en plus je ne me fais pas à sa voix ! ». Cassé le requin ! Ma propre femme… Ce monde est tordu.

Samedi 9 mars, on retrouve quelques potes dans le hall, traînés ici sur quelques conseils bienveillants. « Euh, on a écouté un peu, j’espère que le bar reste ouvert pendant tout le concert ? ». Le sort s’acharne décidément !

21h, Arthur monte sur scène armé de son plus beau trio, avec Nicolas Repac à la guitare, aux percussions et autres curiosités, tricoteur et arrangeur aux petits oignons et Raphaël Seguinier à la batterie.

Les plus belles surprises sont les plus inattendues, vous connaissez le refrain, non ? Et ce soir, Arthur a conquis son monde dans une ambiance presque torride. Son univers onirique, entre réalité maquillée et digressions viscérales, a scotché la foule des 700 nord-finistériens à peine houblonnés à la Coreff bio. De grooves endiablés (« Il/Elle », « Tokyo Kiss », « Moonlove Fantaisie ») en ballades enivrantes (« La Dame Du Lac », « Sous Les Etoiles A Montréal »), Arthur trimballe ses petites histoires et délicates joliesses avec une émotion palpable (superbe « Boxeuse Amoureuse »). Son humour heureusement bien perché (il s’amuse de Plouguerneau en Plouguer-yes et élucubre donc sur les antinomies) crée une vraie proximité et des chansons comme « Est-ce Que Tu Aimes » font mouche, bien-sûr. Sans oublier ce fameux petit théâtre, sorte de vaudeville sentimental qui débouche sur un poignant hommage au « grand Jacques ».

Et cet épilogue gracieux, que dis-je, brillant et tendu comme une belle scène de Jean Becker, « Assassine De La Nuit » (tiens donc !) clôture brillamment une soirée qui met absolument tout le monde d’accord. Même celle qui partage tout aussi brillamment ma vie. Boucle bouclée, sous les étoiles de… Plouguer-yes.

Jean

Partagez