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Arthur H - La Carene - 17.04.2018

Date et lieu :

La Carène, Brest – 17 avril 2018

Live report :

Dans le petit théâtre au moment du rappel de ce show paradoxalement minimaliste et fantasmagorique, Arthur fait vivre des petits personnages dans son cabinet des curiosités. Lily Dale lui demande « Ca va Arthur ? »… Il lui répond avec une émotion qui s’empare de la salle « Je me sens un peu vide aujourd’hui… » avant de reprendre « Mona Lisa Klaxon » de Jacques, improvisée avec Nicolas Repac à la guitare. C’est le premier show depuis son décès.

Il a rapidement convoqué le tonnerre de Brest, qu’il s’abatte sur nous et fendille nos crânes… que la lumière jaillisse vers le ciel, vers Jacques. Décalé, poétique, souvent théâtral, Arthur, touché et marqué, n’a pas manqué sa belle soirée. Plus de 2h30 de concert - rarissime aujourd’hui ! - avec un groupe resserré (batterie, guitare, claviers) mais incroyablement bien assorti. Pas de lamentations, ce set oscille entre poésie lunaire (« La Boxeuse Amoureuse », « Sous Les Etoiles à Montréal », « La Dame Du Lac »), romance perchée (« Lilly Dale Symphonie », « Reine De Cœur ») et envolées groovy (« Il / Elle », « Tokyo Kiss »). Au fil de ses tournées, dont aucune ne ressemble à l’autre, Arthur revisite et réarrange sa discographie avec ses groupes et ses humeurs et offre parfois des versions quasi méconnaissables. Même son single « Est-ce Que Tu Aimes » (collaboration originelle avec M) perd sa guitare en route. Clavier, batterie et percussions, point. Et le public rentre dans le jeu. D’ailleurs Arthur communique, cherche, allume la flamme de la danse et des chœurs auprès d’un public à la fois attendri et séduit. Durant la soirée, devant un décor dépouillé mais pas vide, il dévoile ces petites animations, jeux de lumières et de caméra très subtiles. Arthur H ne livre pas seulement un concert, il échafaude ses petites scènes dramatico-burlesques.

La fin s’élève et déboite méchamment avec, notamment, le délire de « Nosferatu », le groove intense de « Ma Dernière Nuit à New York City » (complètement travestie pour l’occasion !) et autre « Moonlove Fantaisie ». Deux rappels et un kaléidoscope d’émotions plus loin, Arthur referme le chapitre de ce moment hors de temps. « Assassine De La Nuit », magnifique tout simplement, retourne le couteau dans la plaie… et ça fait du bien. Elle est l’épilogue d’une nuit d’ailleurs.

Jean

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