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Supergrass - Casino de Paris - 04.02.2020

Crédits photo :

Laurent Besson - Caribou-Photo, reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur.

Gaz Coombes et Supergrass au Casino de Paris.

Date et lieu :

Le Casino de Paris – 04 février 2020

Chronique :

Dix ans de césure, une séparation qu’ils n’ont eux-mêmes pas bien comprise et puis, les 25 ans d’I Should Coco. Voilà qui change tout. Le groupe se remet ensemble pour célébrer cet anniversaire. Quelques dates en 2019 puis surtout l’annonce d’une tournée, une grosse, une vraie pour 2020. La première date officielle est ici, à Paris, là où s’était éteinte la flamme le 11 juin 2010. C’était à La Cigale.

Le groupe monte sur scène, sans fioriture. Un drapeau dans le fond de cette magnifique salle du Casino de Paris (un type un brin grognon qui fait la queue pour une Heineken en canette me confie : « Pas de tireuse ? c’est vraiment une salle de bourgeois où ils ne servent que des bulles ! ») et une paire de bollocks bien accrochée. Gaz Coombes trimballe toujours sa fantastique gueule charismatique, sa mâchoire dantesque et sa voix puissante. En deux riffs, trois mouvements, les anglais envoient du copeau (même des planches entières !) de Teck. « In It For The Money », « I’d Like To Know » et « Diamond Hoo Ha Man » rappellent d’entrée qu’on ne parle pas ici de la britpop de fillette de la guéguerre monopolistique Blur-Oasis. Propos gratuits et un peu provocateurs, je vous l’accorde. Ils introduisent à merveille ce rock primitif, parfois juvénile mais bien gaulé. La suite, c’est la première apogée avec le couple merveilleux « Mary » - « Moving », puissant, beau, décisif. La voix de Gaz Coombes, chanteur certainement mésestimé, est l’une des grandes forces de Supergrass, alliée à son puissant et subtil jeu de guitare et le jeu de basse absolument bondissant de Mick Quinn.

Dans une énergie, presque hystérie, collective, ce set serré comme une culasse, alterne entre quelques titres aux mélodies un poil datées et des putains de tours de force (« Going Out », « She’s So Loose ») et autres perles intemporelles (« St Petersburg »). Même « It’s Alright », single non représentatif du groupe, sonne plutôt bien ce soir ! Toujours fougueux, jamais économes, Supergrass reforme un vrai quatuor solide et passionné.

Le rappel est massif, trois morceaux de plomb : « Caught By The Fuzz » absolument dévastatrice, suivie de « Bad Blood » et l’hymnesque « Strange Ones » découpée en rondelles par la Telecaster affûtée de Gaz. Et tout ça, en une bonne heure et demie. Projetée à terre, la Telecaster résonne encore. Comme si rien ne s’était jamais arrêté.

Jean

Retrouvez la setlist de Supergrass au Casino de Paris.

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