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The Dandy Warhols - La Carene - 25.03.2015

Crédit photo :

© Knelis

Les Dandy Warhols durant leur tournée 2015

Date et lieu :

La Carène, Brest – 25 février 2015

Live report :

Groupe culte de Portland, inspiré du Velvet Underground, The Dandy Warhols débarquaient sur le port de Brest un peu moins d’un an après The Brian Jonestown Massacre dont le leader Anton Newcombe est un vieux pote de Courtney Taylor-Taylor.

Ce port de commerce en a vu passer des trucs bizarres, des types venus des quatre coins du monde, des histoires de dockers, des bastons de matafs, des milliers de millions de gueules saoules… Pas un jour ne passe sans un truc à raconter. Il est d’ailleurs 20h, on est pénard en train de se chauffer le gosier dans l’antre du bon vin avec quelques tranches de cochonnaille (la vie quoi…). Une Bouteille A La Mer, putain d’endroit avec son taulier éminemment sympathique et son ambiance chaleureuse. Deux types poussent la porte et commandent un verre. Normal… enfin normal, jusqu’au moment où tu te rends compte que l’un des deux n’est autre que Courtney Taylor-Taylor, leader emblématique et énigmatique des Dandy Warhols. Le gars goûte, tergiverse, boit et part avec deux boutanches empaquetées. Comme une vieille groupie, je prends la pause avec lui qui reconnait de suite l’inscription géante « Marshall » sur mon phone : « That’s great ! ». Ouai, merci vieux. Le patron nous raconte derrière qu’il cherchait du Bourgogne pour mettre dans sa cave…

La minute groupie terminée, direction la salle où You Said Strange est en plein set, plutôt convaincant. 22h tout pile, sans faire de bruit le combo de Portland prend place, tous les quatre alignés sur le devant de la scène avec au milieu Courtney et ses belles tresses… La déco est sobre, les lumières sont cool. Avec des accords élémentaires et des structures mélodiques basiques, ces Dandy improbables ont réussi à développer et imposer un style extraordinairement personnel et à développer un culte chez les partisans du rock underground… en conservant cette aura au fil des ans. L’entrée en matière est planante et annonce une première déferlante sonore psychédélique avec l’excellente « Be In ». Le son est fort et massif, la voix est noyée parmi les instruments comme volontairement… égalitaire. Si Courtney est aussi loquace qu’un tapis en peau d’ours, le groupe arrive pourtant à soulever un minimum d’engagement d’un public bien présent et venu en nombre correct. Les ambiances fluctuantes parfois planantes, lunaires, électrisantes, folk hypnotique mais surtout grisantes amènent un réel contraste qui évite un ennui qu’on aurait pu redouter. Au contraire, ce set est diablement bien équilibré, les chansons sont terrifiantes de puissance mélodiques et le groupe dégage un climat mystique et brumeux. Soutenus par des lumières stroboscopiques et des rythmiques mécaniques, les Dandy entraînent dans le tourbillon sonore. Et quel répertoire ! Près d’1h45 de show, sans rappel, conclus par un enchaînement vertigineux « Bohemian Like You », « Godless » et un medley « Pete International Airport / Boys Better » qui laisse un sentiment de plénitude. Bien sûr, ceux qui ne sont pas rentrés dans le trip y trouveront un tissu de défauts – pas forcément à tort – mais pourtant ce set avait quelque chose de magnétique. L’âme d’un groupe qui n’a pas volé son culte.

Jean Jean

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