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The Stooges, Eiffel, No One is Innocent, ... - Festival Yakayalé


Crédit Photo : © Hervé Le Gall http://www.cinquiemenuit.com L’Iguane, 63 piges et quasi pas une ride ! Date et lieu : Pavillon de Penvillers, Quimper – 09 avril 2010


Commentaires : Yakayalé ? Ok, on y va. En plus, le festival finistérien fête ses dix ans sous un soleil radieux avec une prog’ sévèrement burnée le premier soir. Eiffel, No One Is Innocent et Iggy & The Stooges pour envoyer le bois. Atterissage sur les coups de 19h30 au vieux parc des expos de Quimper, le temps de repérer les bars et les barraques à frites (ben quoi, c’est un festoch’ !). Bref, la faune est là et afflue de plus en plus. Quel faune ? De la minette, du junkie, pas trop de bobos (tant mieux) mais du barbu - moustachu tatoué, cuir sur le dos. Ces mecs-là ne sont pas venus voir Gaetan Roussel… Sur scène, Mick Guerrand, une vieille connaissance des bars et des cafés-concerts de Brest. Seul avec sa guitare, assis et pas effrayé, on entend un peu entre deux allers-retours un type qui a toujours autant de voix et un jeu de gratte plutôt bien foutu. Gaetan Roussel solo mais pas seul… Le temps de se marrer un bon coup avec un rouquin qui nous passe devant avec son t-shirt « Stop à la discrimination roussiale » et le brestois laisse sa place à Gaetan Roussel, ex-leader de Tarmac et Louise Attaque. Venu en force, avec musiciens et choristes, défendre son album solo. Le son n’est pas au mieux mais à sa décharge, c’est clairement la salle qui est en cause. Il tente et parvient parfois à soulever un peu l’ambiance avec quelques titres énergiques mais qui ne marquent pas par une profonde originalité. Le gars est sympa mais pas forcément très charismatique. Bref, malgré quelques efforts pour donner un peu de jus au set, ça manque de profondeur et d’émotions. D’autres auront peut-être un autre avis… Eiffel, les enfants du rock. Peut-être dopés par l’enjeu de précéder les Stooges (références indéniables pour le groupe) Eiffel débarque sur scène avec une sérieuse envie d’en découdre. Pour les avoir vu à Brest en décembre dernier, on sent ici un set forcément plus compact (festival oblige). Le groupe prend moins le temps et du coup les trips bruitistes (« Bigger Than The Biggest ») sont moins aboutis et passent un peu moins bien. Pour autant, malgré là aussi un son brouillon, Romain et les siens sont en mode punk rock. « Saoul », « Ma Part D’ombre » et « Ma Blonde » font de l’effet, « A Tout Moment La Rue » s’attire bien sûr les faveurs du public et Eiffel ne s’économise pas. Avec des dizaines de dates dans les pattes, Romain est toujours incroyablement en voix. Mais le format d’une heure étant ce qu’il est, je reste un peu sur ma faim… Le set est un peu moins équilibré, l’alternance de titres brutaux et de chansons pop donne un peu moins d’impact que d’habitude. Eiffel est certainement un groupe qui a besoin de poser ses textes et son ambiance, de faire monter la magie et une heure c’est peu. Surtout quand des morceaux comme « Je M’Obstine » ou « Dispersés » sont toujours aussi forts. Bref, toujours heureux de les voir mais encore plus quand la soirée leur est dédiée… Iggy et les Stooges, éternels. Les Stooges reviennent de loin. Déjà que leur reformation était improbable mais après la mort de Ron Asheton l’an dernier, je n’aurais pas misé une roupie sur la suite. Sauf que l’Iguane a plus d’un tour dans son sac, il est allé dénicher James Williamson, second guitariste des Stooges et artificier sur Raw Power. La machine est donc relancée. Et Iggy et ses sbires sont descendus ici, à Quimper - Finistère sud pour la première date d’une tournée qui passera par Londres, Paris, Madrid, Monaco ou Moscou. 23h20 pétante, l’animal est poncutel. Le groupe entre en scène et Iggy déboule comme une furie, parfait comme il faut, présentable, fesses à l’air et pubis rasé. Un petit gilet sans manche couvre son dos durant la première minute et demi avant de dégager aussi sec. Le salut au public avec un bon gros doigt d’honneur ne se fait pas attendre, normal. Du haut de ses 63 piges, Iggy « rock fuckin’ » Stooges est encore et toujours bien là, rock n’ roll et monté sur courant haute tension. Remontés à bloc, les Stooges envoient « Raw Power » qui sera le premier d’une petite série émanant du disque éponyme. Si Ron Asheton n’adorait pas jouer ces morceaux, les Stooges version Williamson s’en donnent à cœur joie. « Gimme Danger », « Death Trip » et bien-sûr l’énorme et sauvage « Search & Destroy ». Et quelques vieilleries en plus comme « 1969 » et « I Wanna Be Your Dog ». Iggy et les siens mettent le feu dans une salle en surchauffe sur le coup. Jamais l’Iguane ne débande, pas un instant. Il provoque, s’acharne et fait monter le public sur scène. A ce moment-là, quand tu en prends plein la tronche et les feuilles de choux, t’es heureux. C’est tout. L’un des responsables sécu nous avait prévenu avant le concert, Iggy est venu avec une setlist trop longue pour une durée d’une heure, il va donc piocher dedans à l’aveuglette… totale impro, total bordel. Et effectivement, l’Iguane annonce la couleur à son groupe juste avant de lancer chaque titre ! Original. Au niveau du groupe, Steve McKay sonne punk au saxo. Mike Watt, basse en main, est toujours surexcité avec Scott « Rock Action » Asheton juste derrière. Par contre le père Williamson est étonnamment calme, veste de costard et coupe de beauf’ façon La Croisière s’Amuse. Mais Gibson à la main, il mouline dur. Ce n’est que le deuxième concert de la reformation pour lui (le premier datant de novembre 2009 !), il doit encore prendre ses marques. Une petite pensée tout de même pour Ron qui, dans les nuages, a tout de même du entendre le barouf de ses potes… Iggy et ses Stooges en concert, ça reste une expérience unique. Pour que Philippe Manœuvre descende à Quimper, il fallait au moins ça. No One Is Innocent No One Is Innocent avait la lourde tâche de passer après Iggy & Co. Eux aussi reviennent de loin. Leur premier album avait fait grand bruit, dans le sens propre comme figuré, en 1994 avec « La Peau ». Et depuis, l’histoire est complexe avec autant de changements de musiciens que de slips. Kémar est toujours fidèle au chant, il arrive déjà gonflé à bloc torse nu. On reste pour les 5 ou 6 premiers titres du groupe. Effectivement, ça sonne fort et puissant, fusion de rock, métal, hip hop avec des textes engagés… Pour autant, malgré la débauche d’énergie, je trouve ça moins authentique, moins original et moins pertinents qu’à leurs débuts. Il était temps de partir, des accouphènes pleins la tête, des souvenirs aussi. Coup de chapeau aux organisateurs, les concerts s’enchaînent très bien et très rapidement. Peut-être à l’an prochain ? Jean Jean

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